Résumé

Dans cet article, les auteurs analysent, à partir de la théorie de la contingence, quelles pourraient être les conséquences de changements d'organisation et d'environnement sur les perspectives des professeurs sur l'université de demain. L'échantillon se compose de 1225 professeurs d'universités, enseignant dans des établissements situés au Québec et qui ont répondu au sondage réalisé en automne 1984-hiver 1985. Plus des deux tiers des répondants, soit 76,2 %, sont partisans d'une plus grande sélection des étudiants avant leur entrée à l'université. La majorité (55,4 %) croit qu'une considération plus poussée des tendances du marché du travail au sein des universités est une bonne chose et 90 % souhaitent que le financement des universités soit constitué pour une plus grande part de fonds privés. Presque les deux tiers (63,7 %) pensent qu'il faut protéger les secteurs moins rentables et une large majorité (80,7 %) souhaite que le Québec mette fin à son retard technologique. Enfin, 80 % des professeurs se disent en faveur d'une plus grande autonomie des universités. Les analyses de régression montrent que le domaine de spécialisation des différents secteurs se trouve au coeur de tous ces enjeux futurs tandis que la langue parlée à l'université en touche quatre. Les variables liées à l'organisation, notamment la décroissance n'ont pas semblé jouer un râle décisif pour déterminer les perspectives d'avenir des professeurs. Les variables de contrôle, à l'exception de celle relative au sexe, n'etaient pas reliées de manière significetive aux perspectives des professeurs. Comme les variances expliquées sont faibles, d'autres recherches devront être entreprises afin de donner une idée plus juste des perspectives d'avenir des professeurs d'université.