Résumé

Cet article propose en même temps un panorama synthétique et un prisme d’analyse thématique particulier sur l’investissement du thème de la formation de soi dans l’œuvre cinématographique de Julia Ducournau, et plus précisément en se concentrant sur les longs métrages qu’elle a scénarisés puis réalisés elle-même. Cet abord s’inscrit dans une double dynamique de travail intellectuel plus global sur l’expérience démocratique hypermoderne de l’éducation et de la formation d’une part, et sur l’exploration heuristique d’œuvres – en particulier cinématographiques – s’inscrivant dans un mouvement d’extension contemporaine du domaine des œuvres de formation et de redéfinition de ce genre à l’aune des questions démocratiques vives actuelles. Dans une première partie de ce texte, nous posons de manière plus détaillée quelques jalons importants pour se lancer dans le type d’étude que nous proposons ici comme pour en lire et s’approprier, ici même, les quelques enseignements que nous pensons pouvoir en proposer. Dans une seconde partie, partant du postulat selon lequel une des tâches importantes de la philosophie de l’éducation et de la formation dans les démocraties occidentales du XXIe siècle consiste en un travail articulé de perspective et de prospective sur le sujet humain hypermoderne et son advenue, nous montrons que les films de Ducournau donnent beaucoup à penser dans ce registre, et détaillons les points les plus saillants de ce constat. Pour finir, nous suggérons que les deux lignes de force de ce que cette réalisatrice a à nous dire sur ce sujet sont un appel conjoint à un désencombrement de tous les carcans stéréotypiques et à une abolition (sans négation) des privilèges du donné dans la construction subjective individuelle.

Épreuves

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