Résumé

Cet article s’intéresse à une forme particulière d’expérience éducative, soit l’expérience pédagogique de la ville et sa représentation dans deux œuvres : Enfance berlinoise vers 1900 de Walter Benjamin et Amarcord de Federico Fellini. J’aimerais montrer, d’abord, comment certaines expériences racontées par Benjamin ou mises en scène par Fellini renvoient à une philosophie de l’éducation par l’en-dehors, soit à une conception de la ville comme altérité éducatrice, comme entité formatrice. Cette idée s’attache notamment à ce que certains appellent une pédagogie urbaine (Stephen Dobson) ou une pédagogie pauvre (Jan Masschelein), c’est-à-dire une forme pédagogique au sein de laquelle s’ouvre un espace d’attention et de jeu, de chocs et de déplacements provoqués par notre situation dans un monde extérieur, ici la ville. Je souhaite ensuite, par une analyse les comparant, mettre en lumière une dimension supplémentaire, un autre pouvoir formateur de la ville dans la pensée de Benjamin et le cinéma de Fellini : j’entends présenter la ville comme participant d’une pédagogie de la nostalgie, en d’autres mots comme un système de mémoire qui, au-delà du contact immédiat qu’on en fait dans l’enfance et l’adolescence, continue de nous former comme sujets tout au long de notre existence.

Épreuves

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